FIGHT CLUB 2
COMICS
Scénario : Chuck Palahniuk
Dessin : Cameron Stewart
Traduction : Héloïse Esquié
Editions : Super 8
RESUME :
La première règle du Fight Club, vous vous souvenez ? Mais ça, c’était avant. La cendre des glorieuses explosions d’antan est depuis longtemps retombée. Nous sommes dix ans après la fin de la première histoire. Marla et "celui qui se fait appeler Sebastian" sont désormais mariés, englués dans une haïssable petite existence bourgeoise. Ils ont une maison, un petit garçon, sans doute une carte d’électeur – plus rien ne les distingue de leurs voisins. Sebastian, cependant, n’est pas tout à fait guéri : il gobe des petites pilules pour juguler les symptômes de son ancienne schizophrénie. Marla, qui trompe son ennui en participant à des groupes de parole bizarroïdes, les remplace par du sucre et de l’aspirine : une façon comme une autre de faire revivre Tyler Durden, afin qu’il revienne foutre le bordel dans leur univers trop bien rangé...
CRITIQUE :
En 2014, Chuck Palahniuk annonce au Comic-Con de New York qu'il compte donner suite à son roman Fight Club. Une suite qui ne prendra ni la forme d'un film, ni d'un roman, mais plutôt d'une BD ou d'un roman graphique :
"Il s’agira sans doute d’une série de livres qui se dérouleront dix ans après le trépas de Tyler Durden. Mais cette fois, c’est Tyler (et non pas Jack, comme dans le roman originel, ndlr) qui contera l’histoire, lui qui est caché sournoisement en Jack et qui est prêt à effectuer son grand come-back. Jack a tout oublié. Marla s’emmerde. Leur mariage s’est fixé sur les rivages de la banlieue quadragénaire de l’ennui. Mais lorsque leur fils disparaît, kidnappé par Tyler, Jack est de nouveau aspiré dans le monde du Chaos."
Présent la même année au Comic-Con de San Diego (aux côtés de David Fincher pour un panel consacré à Fight Club), Palahniuk précise que cette suite sera une maxi-série constituée de 10 numéros et que Cameron Stewart en sera le dessinateur.
On pourrait croire l'idée purement commerciale et inutile. Pourtant, Fight Club 2 s'avère être plus qu'une simple suite, et le choix du comics comme format semble évident, tant Chuck Palahniuk (au scénario) et Cameron Stewart (au dessin) s'en donne à cœur joie. En faisant référence tant au roman d'origine qu'à son adaptation par David Fincher, Fight Club 2 acquière une dimension supplémentaire, méta dira-t-on. Multiples narrateurs, flashbacks, visages ou bulles masqués par l'ajout de pilules ou de pétales de rose sur certaines cases, présence de l'auteur au sein même de l'histoire : Fight Club 2 est une oeuvre qui s'autorise beaucoup de chose sur la forme, part très loin dans ses intrigues (trop parfois), et qui dans le même temps réfléchit sur elle-même. Le début de ce roman graphique, dont le thème principal est celui du père de substitution, reste très classique. La suite, avec le retour du personnage de Tyler Durden, est l'occasion pour Palahniuk de rappeler qu'avant le film, il y avait un roman, de lever un malentendu au sujet du personnage de Tyler Durden, virus à l'influence néfaste et non pas icône subversive, et de prévenir que la fin sera forcément frustrante ou décevante. A suivre dans Fight Club 3.
AVIS
★★★★★
Voir aussi :
Fight Club 3